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 Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]

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4 participants
AuteurMessage
Eowadra
Seigneur Humain
Seigneur Humain
Eowadra


Féminin Messages : 251
Date d'inscription : 17/01/2010
Age : 33
Localisation : Brest

*RPG*
Niveau:
Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Left_bar_bleue16/20Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Empty_bar_bleue  (16/20)
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MessageSujet: Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]   Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_minitimeMar 19 Jan - 16:03

Personnage



Prénom, nom : Eowadra Tir'Eir Dan Hassan
Age : 28 ans (en 401)
Race : Humaine (demi-elfe)
Ordre choisi : Reine d'Imaaral
Statut choisi : Bâtarde d'un roi humain et d'une prostituée elfe
Équipement choisi : Deux sabres venus de l'est ayant appartenu à l'ancienne Reine d'Imaaral, l'un court et l'autre long: présent du défunt Roi Alathur d'Imaaral. Une petite dague à sa ceinture. Son cheval, Le Gringalet (14ans en 401).


Description physique :

Étant née des parents de races différentes, Eowadra ne possède pas plus les caractéristiques de l'une que de l'autre. On ne peut pas dire qu'elle soit d'une beauté absolue, car la perfection n'est pas de ce monde-sauf peut-être chez les elfes. Mais elle a tout de même hérité de ces derniers leur grâce dans son maintient et ses mouvements. Malgré tout, son corps, lorsqu'elle est immobile, paraît frêle et sur le point de se briser à chaque instant. Avec ses 1mètres67, elle n'est pourtant pas si petite, mais le sentiment qu'elle dégage est celui d'un être fragile. Mais ce ne sont là que des apparences.
Son visage, lui, semble de prime abord banal; bien fait mais sans grande particularité : de par sa naissance demi-elfe, elle a les oreilles un peu pointues; de longs cheveux châtains cascadent sur ses épaules et son teint pâle en fait blêmir plus d'un, car endormie, on pourrait croire qu'elle est morte. Cependant, lorsque l'on s'attarde à l'observer, son regard envoutant capte l'attention. Ses yeux bleus-gris sombres, pareils à ceux de son père, laissent se perdre en eux quiconque ose s'y attarder. Quelqu'un d'observateur pourrait y lire la souffrance enfouie au fond de ce cœur meurtri.


Description mentale :

Confrontée dès son plus jeune âge aux dures réalités de la vie, Eowadra s'est forgé un caractère plutôt sombre, pessimiste et renfermé, bien qu'elle sache apprécier les beautés que lui offre la vie, et les qualités de chacun. D'un naturel calme et reposé, elle aime à se perdre dans ses songes et à y refaire sa vie. Elle se demande souvent comment auraient pu être les choses si elle n'était pas née ainsi; mais elle sait que l'on ne peut refaire le monde avec de simples pensées.

Elle a une certaine haine à l'encontre des Orks-qui lui ont enlevé sa mère-bien qu'elle ait conscience que ce n'étaient là que quelques individus sur la masse de ce peuple. Elle essaye donc de garder l'esprit clair de tout sentiment subjectif qui pourrait fausser son jugement.
Vis à vis des Nains, elle n'éprouve aucun sentiment particulier, si ce n'est du respect envers cette noble race de guerriers.
Les races des Elfes et des Humains forment toutes deux son peuple, et elle se sent appartenir autant à l'une qu'à l'autre.

Après avoir vu les hommes dans leur débauche la plus totale, elle nourrit à leur égard un grand mépris. Elle apprécie cependant plus leur compagnie que celle des femmes qu'elle estime pour la plupart trop futiles. Elle espère juste que tous les hommes ne sont pas comme ceux parmi lesquels elle a grandi.

Elle ne croit à aucun dieu créateur contrôlant les destins, car elle estime que chacun est maître de sa propre existence et qu'il n'appartient qu'à soi-même de mener à bien ses rêves. Elle respecte cependant toutes les croyances.

N'ayant reçu aucune éducation dans sa jeunesse, elle est quelqu'un de sauvage et de farouche, bien qu'elle fasse des efforts en société: et être Reine en demande souvent. Elle préfère cependant la compagnie des animaux car elle trouve en eux l'amour et l'attention qui lui manquent dans sa solitude. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'est pas à l'écoute de ses congénères; elle a au contraire beaucoup d'empathie envers les autres êtres, car elle sait que la vie n'est pas toujours clémente.




Biographie :

An 372

En l'an de grâce 372, un soir de Traknar, le richissime Roi Aldrian du royaume de Caraden s'en sortit de son château par une porte dérobée. Ses besoins masculins -auxquels sa femme la reine ne répondait plus- l'appelaient...Sans plus de cérémonie, il partit rejoindre son passe-temps favori, la ravissante elfe Alissia Tir'Eir, prostituée d'une petite maison close. L'endroit était relativement bien tenu, comparé aux autres bordels du coin. Aldrian y pénétra sans frapper, étant un habitué de la maison. Il paya la propriétaire de la somme convenue, et se rendit dans la chambre d'Alissia, qui l'attendait, prête à le recevoir en elle. Il regarda le corps langoureux et sensuel qui lui était offert de son regard rendu ardant de désir. Elle était à lui, et ce sentiment de puissance le comblait. Il s'unit à elle une nouvelle fois et s'en retourna auprès de sa femme, satisfait et repu.

An 373

Neufs mois plus tard, en l'an de grâce 373, par une nuit sans lune de Gular, Alissia hurla de douleur et mit au monde une petite fille aux yeux bleus et sombres. Alissia connaissait ce regard pour s'y être maintes fois perdue. Mais elle était désespérée; jours et nuits elle avait prié Ectra pour avoir un fils, et ainsi pouvoir rejoindre l'entourage de son roi. Mais qu'allait-il dire d'une fille? Il ne l'accepterait jamais, car elle était inutile pour sa succession. Elle décida tout de même d'aller lui annoncer la nouvelle, espérant au fond d'elle même qu'il lui serait favorable. Il ne pouvait pas renier sa paternité avec l'enfant tant leurs regards étaient semblables. Mais c'était sans compter sur l'arrogance et l'égoïsme du Roi Aldrian. Il ne daigna pas même la recevoir et la fit reconduire comme une malpropre en dehors de l'enceinte du château, en la menaçant de ne jamais revenir et de ne pas salir son auguste nom de sa prétendue bâtarde. Alissia serra son enfant contre son cœur et rentra au bordel. D'autres clients l'attendaient.


Enfance

C'est ainsi que commencèrent les premières années de ma vie, au milieu de cons humides, d'hommes en rut et de regards lubriques. Ma mère avait insisté plusieurs fois pour que le Seigneur Aldrian me reconnaisse comme sa fille, mais il n'avait que faire d'une bâtarde de prostituée. Je grandis donc dans le lupanar où se donnait ma mère, sans père, et sans nom... Je n'étais qu'une enfant insignifiante courant dans la boue du matin au soir pour aller chercher l'eau au puits, ou faire quelqu'autre corvée. Seule ma mère m'apportait un peu d'amour, quand elle n'était pas occupée à recevoir les coups de ses clients ivrognes, et leur semence dégradante. Parfois je la voyais à travers les rideaux, et cela me dégoûtait. Mais c'était ma mère, et je l'aimais; Et elle aussi m'aimait. Mais je ne comprenais pas qui j'étais, pourquoi j'existais, et je m'échappais donc souvent entre les rues étroites et sordides du bas-quartier pour chercher dans la Lune quelques réponses à mes questions. Je ne revenais au bordel qu'à l'aurore, épuisée et maculée de terre.

An 385

Plusieurs années passèrent ainsi, dans l'indifférence totale. Ma mère m'appelait "sa petite rose", mais je n'avais pas de prénom, ce qui renforçait mon impression de n'être "rien". Mais en l'an 385, ma vie changea. J'avais douze ans, et mes seins commençaient à poindre sous ma robe sale et recousue. Mes formes de femme naissantes attiraient de plus en plus les regards des clients du bordel, et la propriétaire-femme ingrate et sans bonté-proposa à ma mère de me prostituer. Elle lui assura qu'elle me trouverait un bon client pour la première fois-les vierges étant très appréciées-, mais ma mère entra dans une colère noire. Jamais je ne l'avais vue s'emporter de la sorte. Quelques jours plus tard, ma mère, ne désirant pas un tel avenir pour moi, décida de quitter le bordel. Sans argent, avec seulement nos habits sur le dos et quelques maigres provisions, on partit donc, un jour de Febrar, sur les routes dangereuses d'Imaar.

Ma mère voulait rejoindre sa patrie elfe où elle espérait trouver refuge et nous voyageâmes sans répit de longs jours durant. Nous croisâmes quelques marchands et quelques groupes de soldats, mais nous étions les seules femmes à battre la campagne sans protections. Et qui dit sans protections, dit vulnérables... Une nuit, alors que ma mère et moi nous apprêtions à dormir à l'orée de la forêt de Branin, un groupe de trois orks surgit des ténèbres. Je hurlai de terreur devant leurs visages difformes et leurs yeux révulsés par une folie meurtrière. Ils empoignèrent ma mère qui eu juste le temps de me crier de m'enfuir en courant sans jamais m'arrêter, avant de se faire couper la tête sous mes yeux horrifiés. Mon sang se glaça, mais mes muscles n'en fonctionnèrent pas moins et je m'enfuis dans les profondeurs inquiétantes de la forêt, l'image de ma mère décapitée gravée dans mes pensées. Je couru sans relâche, les idées confuses et totalement perdue, maudissant le sort de m'avoir fait naître en ce monde. Puis tout devint noir.

Je dus m'évanouir, car lorsque je me réveillai, les rayons du soleil caressaient ma peau à travers la canopée des arbres. Les sens embrouillés, je distinguais quelques sons de voix chantantes, mais rien de plus. Quand je repris totalement conscience, il s'avéra que j'avais été retrouvée délirante entre les feuilles mortes par un groupe d'elfes qui chassaient le sanglier. Ils avaient apaisé mon esprit grâce à leurs soins et panser quelques égratignures. Je les en remerciai, et ils me demandèrent ce que je faisais si loin des royaumes humains. Je leur expliquai ma situation sans rien cacher et ils me regardèrent avec compassion. Ils comprenaient mon désarroi, mais ne pouvaient pas faire grand chose pour moi, étant très pauvres. Ils me proposèrent malgré tout de m'héberger quelques jours et de voir auprès de leur Prince s'il était possible de faire quelque chose pour une humaine de sang bâtard royal. J'en profitai pour me renseigner sur leur culture et ils répondirent avec joie à toutes mes questions: ils étaient ravis de pouvoir échanger et partager avec quelqu'un d'extérieur au monde clos qu'ils connaissaient.

Une semaine environ après m'avoir trouvée dans la forêt, les elfes se rendirent avec moi auprès de leur Prince pour demander de l'aide à mon sujet. On m'amena devant lui afin qu'il m'examine et me questionne. Après une longue conversation, il accepta de m'aider et d'intervenir auprès de mon père afin qu'il me prenne à sa charge et me reconnaisse comme sa fille, n'ayant plus d'autres parents vers qui me tourner-ou du moins, pas à ma connaissance. Les négociations durèrent plusieurs mois, pendant lesquels je restai dans l'entourage du Prince, la famille qui m'avait recueillie étant repartie vivre sur ses maigres terres. J'appris donc à connaître les elfes et leur langage, que j'appréciai grandement. Mon père, sur l'insistance de sa femme et du Prince elfe, finit pas accepter de me reconnaître comme sa fille bâtarde, et également que je vienne vivre dans son château. Ce que je fis donc. Je su plus tard que le Prince que j'avais rencontré était en réalité le Roi des elfes, et que j'avais donc séjourné dans leur capitale, Nel Iraïen; mais ils avaient apparemment préféré omettre ces détails.

An 387

Quand j'arrivai au château de mon père le Roi Aldrian, accompagnée de gardes elfes, un peu plus d'un an s'était écoulé depuis mon départ. La ville était en ébullition et préparait la fête de Gular pour accueillir le renouveau de la nature. Je venais d'avoir quatorze ans et mes formes de femme s'affirmaient. Je n'avais jamais vu mon père et j'appréhendais ma rencontre avec lui, d'autant plus qu'il n'avait pas l'air de vouloir de moi. Pourtant, lorsque je pénétrai dans la salle de réception du château, il m'accueillit d'un grand sourire. Dès que je le vis, je reconnu en lui mon regard : sombre, et d'un bleu gris profond. Il me demanda mon nom, mais je ne pus lui répondre, n'en ayant pas. Il parus surpris, mais se repris. On parla quelque temps, puis il me fis conduire dans ma chambre. J'étais agréablement étonnée de son accueil, et je ne comprenais pas pourquoi il m'avait si longtemps reniée, alors qu'il semblait si gentil.

Mais je compris dès le lendemain qu'il n'avait affiché qu'un masque d'apparences pour faire bonne figure devant les elfes qui étaient venus avec moi. Au lever du soleil, une sorte de valet vint me tirer du lit et me dit de me dépêcher de me préparer: je devais aller récurer tous les boxes des écuries royales. Je crus d'abord que j'avais mal entendu, mais devant son air sérieux, je compris que mon père ne voulait pas plus de moi maintenant qu'avant. Et pour me trouver une quelconque utilité, il m'avait assignée aux tâches d'un simple serviteur. Cela étant, faire ce genre de travail ne me dérangeait pas outre mesure: j'y étais habituée... Mais j'étais tout de même déçue de n'être qu'une moins que rien aux yeux de mon père.

J'exécutai ce travail pendant plusieurs jours, jusqu'à ce que Naémia, la femme de mon père, s'en plaigne. Elle jugeait en effet ce comportement indigne d'un Roi et exigea que je reçoive une éducation plus appropriée. Ne pouvant pas avoir d'enfant, elle semblait s'être éprise d'affection pour moi. Elle connaissait les infidélités fréquentes de son mari, et voir en face d'elle l'un de ses rejetons ne la choquait pas plus que cela. Mon père accéda à sa demande insistante, et je pus donc recevoir l'éducation habituellement dispensée aux princesses. Mon apprentissage fut difficile car je n'avais reçu aucune base en quoique ce soit dans mon enfance, et j'avais déjà quatorze ans. Je réussis malgré tout à apprendre à lire et à écrire convenablement, et même plutôt bien. Naémia m'inculqua également les bienséances de la société-ce dont j'avais en effet grand besoin-, l'Histoire d'Imaar, les arts, la littérature, et quelques rudiments de musique et de chant, que je perfectionnais à mes heures perdues. J'eus certes la chance de recevoir cet apprentissage, mais je devais tout de même continuer à effectuer les corvées domestiques pour mon père, à savoir laver les écuries, lui préparer ses repas, polir son armures, et bien d'autres choses encore. Il n'acceptait pas qu'une fille de putain accède à un rang si élevé, fut-elle sa propre fille. J'en profitais pour passer du temps avec les chevaux et les chiens de chasse, auprès desquels je trouvais du réconfort. J'aimais leur compagnie, et j'avais l'impression d'être enfin quelqu'un d'autre qu'une fille de prostituée. Le maître d'écurie, voyant mon attrait grandissant, me proposa même de m'apprendre à monter à cheval en cachette de mon père. Cela était facile, car mon père ne cherchait qu'à savoir si j'accomplissais correctement les tâches qu'il m'avait assignées. Cette période de ma vie fut relativement agréable. Je ne croisais presque jamais mon père, qui semblait m'éviter. Avait-il honte de moi? Nourrissait-il envers moi une si grande haine? Quatre années passèrent ainsi, et je devins une femme accomplie. J'acceptais ce que la vie me donnait, car c'était mieux que ce à quoi j'aurais pu m'attendre; mais cependant, je me sentais mal à l'aise dans ce milieu étriqué de bonnes manières et d'apparences. Tout était superficiel, et le seul endroit où je me sentais moi-même était les écuries. Je m'attachai à un étalon fougueux qui ne voulait se laisser dominer par personne. Même moi, je ne pouvais le monter. Juste l'approcher. Je l'appelai "Le Gringalet", du nom du cheval d'un des plus grands chevalier du Roi nommé Arthur, dont j'avais lu les légendes lors de mes nombreuses lectures.

An 391

En Gutar de l'année 391, on fêta mes 18ans. On considérait en effet cet âge comme un point de passage important dans la future vie d'adulte. C'était l'une des seules fois depuis notre première rencontre que je restais aussi longtemps en compagnie de mon père. La fête était grandiose, mais les nobles étaient malgré tout tendus, connaissant l'aversion de mon père à mon égard. Le brouhaha ambiant des conversations recouvrait les quelques notes que tentaient de jouer des musiciens contrariés. Alors que je tentai de soutenir une conversation sur la nouvelle mode des chaussures à pompon avec l'un des seigneurs invités, je sentis une main se poser sur mon épaule. Je me retournai: mon père se tenait devant moi, immobile, souriant:
-"Puis je vous l'emprunter Monseigneur Bayron?" dit-il en me désignant.
-"Oh! Mais bien sûr Votre Majesté! Je ne pensais pas vous contrarier en soutirant Mademoiselle à Sa Grandeur..."
Mon père m'entraîna à l'écart des festivités. Son haleine empestait l'alcool, et ses mouvements étaient brusques. Il me sourit. Son regard me scrutait avec insistance et avait tendance à suivre les courbes de mes hanches et à s'attarder sur ma poitrine. Je tentai d'attirer son attention ailleurs:
-"Vous vouliez me parler mon Roi?"
Il leva son regard sur mon visage, sur mes yeux:
-"Tu es devenue une belle femme, dis moi; un peu frêle et le teint blafard, mais tu as tous les charmes d'une ravissante demoiselle. Crois tu que je pourrais te trouver une autre utilité que celle d'une servante, maintenant que tu es devenue une femme à part entière?"
Sa question me prit au dépourvu et je ne sus que répondre. Il se rapprocha de moi, me surplombant de sa grande taille:
-"Une utilité plus...appropriée à tes atouts corporels."
La sueur commençait à perler sur mon front:
-"Que voulez vous dire mon Roi?"
-"A ton avis, petite ingrate! Il faut bien que tu me remercies pour tous les services que je t'ai rendu."
-"Je crois que vous êtes ivre, mon Roi. Vous n'avez pas tous vos esprits. Retournons à la fête."
Il m'empoigna par le bras et fixa son regard froid sur le mien:
-"Non! Tu viens avec moi. J'ai la vie à te faire découvrir, petite idiote."
Je tentai de me défaire de son emprise, mais il m'entraîna de force à sa suite dans une des chambres du château, sans que personne ne daigne intervenir. Je ne comprenais pas ce qui se passait: Pourquoi me faisait-il cela alors qu'il m'avait ignorée pendant toutes ces années? Il me balança sur le lit et recouvrit mon corps du sien. Je suffoquai, le souffle coupé. Ses mains enserraient mes seins, et me faisaient mal. Je tentai de le repousser: Il s'écarta de moi et m'ordonna:
-"Tourne-toi! A genoux!"
Ne me voyant pas obéir, il s'élança sur moi, souleva mes jupes, et empoigna mes hanches pour me tirer à lui. Je hurlai de désespoir en le suppliant de me laisser partir, mais il resserra son étreinte:
-"Tu es à moi! Tu es ma fille et je suis ton Roi! Je peux faire ce que je veux de toi!"
J'étais affolée, terrorisée. Mon père ne semblait plus entendre raison et me rudoyait pour me forcer à écarter les cuisses. Mais je ne voulais pas me laisser salir de la sorte: une petite dague était accrochée à sa ceinture, et, emporté dans sa folie bestiale, il ne remarqua rien lorsque je la lui enlevai. Dans une tentative désespérée pour me libérer de sa masse, je la lui plantai dans le ventre. Surpris, ses yeux s'écarquillèrent de douleur et un râle s'échappa de sa gorge. Puis il perdit connaissance. Un liquide chaud commençait à couler sur moi, et je repoussai sur le côté le corps inanimé de mon père. Sa poitrine se soulevait lentement au rythme de sa respiration. Mes pensées étaient chaotiques et mes yeux vides fixaient la tâche de sang qui s'élargissait sur le costume de mon père. Qu'avais-je donc fais? Qu'allait-il faire de moi quand il se réveillerait, si un jour c'était le cas?

Je devais partir; partir très loin d'ici. J'ouvris doucement la porte de la chambre, la dague toujours serrée dans mon poing, et jetai un coup d'œil dans le couloir: la voie était libre. Je m'enfuis en courant à travers les allées sombres du château, éclairées que de quelques flambeaux, pour me rendre aux écuries. Les lieux étaient vides, tout le monde était à la fête. Je me dirigeai vers le boxe du Gringalet: sa robe noire se confondait dans la nuit; il était calme et serein. Pressée par le temps, je le harnachai d'un filet et d'une selle à sa taille et plongeai mon regard dans le sien:
-*M'accepteras-tu?*
Il ne bougeait pas et semblait sur le qui-vive. Des éclats de voix nous parvenaient de la cour du château: il fallait que je me dépêche. Je le sortis de sa stalle et fis mine de monter sur son dos: Il ne broncha pas. Je me hissai donc sur lui d'un bond, un peu gênée par le sang de mon père qui commençait à sécher sur mes habits. Je pressai mes talons contre son flanc, et il partit à toute allure à travers les rangées de boxes des écuries. Il fila vers la sortie de l'enceinte du château et galopa dans les rues crasseuses de la ville. Le vent fouettait mon visage et la peur faisait bouillir mon sang, mais j'avais réussi à m'enfuir.

Ne restait plus qu'à savoir pour aller où. Je fis défiler toutes les possibilités dans ma tête: Aller chez les elfes?...ils ne m'accepteraient probablement pas totalement comme l'une des leurs, et je serais encore rejetée. Survivre en solitaire?...je ne tiendrais pas plus d'une semaine. Entrer dans les Ordres religieux?...Je respectais leurs croyances mais je n'avais aucune foi en leur Dieu Ectra. Me faire adouber chevalière?...Cela aurait pu être intéressant, mais le même problème de foi religieuse se posait. Rejoindre les rangs d'une armée?...hum... Mon esprit s'illumina: L'armée! Oui! C'était cela dont j'avais besoin! Un endroit où l'on ne connaitrait pas mon passé et où je pourrais faire mes preuves! On m'accepterait pour ce que je suis vraiment, et non pour mon héritage de sang! Un sourire se dessina sur mes lèvres: je pourrais enfin me faire une nouvelle vie et oublier mon passé.

Je parcourus donc les étendues vertes de la campagne en compagnie du Gringalet qui semblait apprécier ma présence sur son dos. Les premiers jours, j'avais crains qu'il ne finisse par me rejeter, mais il n'en fit rien. Depuis la première fois où je l'avais vu j'avais l'impression qu'un lien particulier nous unissait, mais maintenant cette impression était confirmée. Il ne me suffisait presque que de penser pour qu'il comprenne où je voulais aller. Et le lieu où je comptais me rendre était le royaume d'Imaaral, le plus grand, le plus riche et le plus puissant des royaumes humains. En quelques jours, on parvint aux portes du somptueux palais du Grand Roi d'Imaaral. Je fis la demande d'une entrevue avec le Roi, qui accepta de me recevoir. Je lui exposai mon désir d'intégrer les rangs de son armée, mais j'étais un peu confuse de n'avoir aucun argument à exposer pour attester de mes qualités de combattante. Après tout, je n'avais jamais appris à combattre. Devant mon inexpérience, le Roi se gaussa de moi:
-"Aah! Tu me fais bien rire petite! Je pourrais te briser les os rien qu'en te serrant dans mes bras, et toi, tu prétends vouloir intégrer les rangs de mon armée?! Mais ma pauvre!, descend donc de ton nuage et retourne labourer tes champs!"
L'assemblée réunie autour du Roi s'esclaffa. Mes joues s'empourprèrent, et un éclair passa dans mon regard. D'une voix un peu faible, mais prenant de l'assurance, je lui rétorquai:
-"Comment pouvez vous juger des qualités d'une personne sans même l'avoir mise à l'épreuve? Donnez moi une chance, mon Roi, et je vous montrerai que ma volonté et ma rapidité sont plus efficaces que toute la force du monde."
Le Roi parut surpris de mon audace. Mais il accéda à ma requête:
-"Très bien...jeune fille; quel est ton nom?"
Sa question me décontenança, mais je pris sur moi:
-"Je n'en ai pas mon Roi. Vous pouvez m'appeler comme vous le désirez, je n'ai jamais eu de prénom."
-"Eh bien...ma foi, on t'en trouvera bien un! Si tu ne meurs pas avant ahaha!", à ses hommes: "Attachez la à un poteau pendant 4 jours et 4 nuits, sans eau ni nourriture; on verra si sa volonté est aussi forte qu'elle le prétend! Et occupez-vous de son cheval, un si bel étalon n'est pas à laisser perdre."

Je fus donc ligotée au milieu de la cour du palais d'Imaaral, sous le soleil brulant des derniers jours de Gular. Le temps s'écoula. Ma bouche était sèche, et mes habits encore couverts du sang de mon père étaient maintenant déchirés et gorgés de mon urine. Je sentais vraiment mauvais, mon ventre était vide, et la tête me tournait. Mais je tins bon, je voulais lui prouver ma valeur et la force de ma volonté. 4 jours et 4 nuits passèrent sans que je ne me plaigne. Passé ce délai, on vint me détacher et on m'amena devant le Roi. A mon entrée dans la salle, celui ci se boucha le nez de dégoût. J'étais très affaiblie par mon jeûne, mais je lui lançai un regard de défi, qu'il me rendit. Nous nous affrontâmes de la sorte pendant quelques minutes, puis il prit la parole d'un air narquois:
-"Alors jeune fille, on tient le coup? J'espère que oui!, car je n'en ai pas fini avec toi! Ta détermination m'amuse et donne de la distraction à mes sujets, mais là n'est pas la question. J'ai une mission toute autre pour toi: des mercenaires parcourent mes terres en détroussant les plus pauvres paysans et les marchands itinérants. Je veux que tu tues leur chef, car comme on dit: "Un serpent sans sa tête finit toujours par mourir". Tu peux t'y prendre comme bon te semble: poison, dague, combat en duel... peu m'importe. Mais il ne faut sous aucun prétexte qu'ils apprennent d'où viennent les ordres, sous peine de très fortes représailles. Tu as un visage inconnu, cela devrait donc faire l'affaire."
-"Mais, mon Roi, je suis très affaiblie et je n'ai aucun talent aux arts du combat!"
-"Oui! Et c'est bien pour cela que je te déconseille le combat en duel ahaha!...Hum, pardon. Tu auras le droit à quelques leçons pour t'enseigner les rudiments, mais rien de plus, car le temps presse et des gens meurent. Mais trêve de palabres: vas donc te laver et te changer car tu pues atrocement et mes narines en souffrent. Et nourris toi un peu, tu fais peur à voir."

J'exécutai ma mission sans rechigner. Je m'infiltrai dans le domaine des mercenaires en me faisant passer pour une simple voyageuse perdue et demandant l'hospitalité pour la nuit. Mais je ne veux pas entrer plus avant dans les détails, car je considère mon acte comme de la lâcheté. Tout ce que je peux dire, c'est que le poison fut efficace et que j'entendis ma victime pousser son dernier soupir dans la nuit. Il n'avait pas vu la mort venir. Lorsque je rentrai à Imaaral, un groupe de soldats m'attendait aux portes de la ville, et me conduisit devant le Roi. Celui-ci paraissait nerveux et agité, mais je sentais une pointe d'intérêt percer sous la façade de son masque:
-"Eh bien Princesse! On dirait que ce n'était pas là ta première confrontation avec le meurtre! Un émissaire du royaume de Caraden est passé pendant ton absence. Quelle n'a pas été ma surprise lorsque j'ai appris que tu étais la fille d'Aldrian! Mais heureusement pour lui, ta tentative de meurtre a échoué... ou devrais-je dire: "malheureusement pour toi"; car d'après les dires de l'émissaire, Papa est très en colère contre sa fille! Je n'aimerais pas être à ta place, car il n'est pas réputé pour sa clémence. Mais rassure toi, tu es sous ma protection et il ne peut pas t'atteindre. Il n'est pas question que je laisse s'échapper une recrue aussi prometteuse. Je dois en effet avouer que tu m'impressionnes. Jamais je n'aurais cru possible que tu puisses survivre à ce que je t'ai fait endurer. Tu dis vouloir une place dans mon armée, et je pense que tu la mérites. J'accepte donc ta requête; mais avant cela, il faut que tu apprennes à te battre car la volonté ne fait pas tout, contrairement à ce que tu sembles croire. Ta volonté ne te mènera loin que si ton corps réussit à supporter les tortures que tu lui fait subir. N'oublie jamais cela: ton corps reste toujours vulnérable. Mais maintenant, file! J'ai fait assez de bons sentiments pour aujourd'hui!"
Je le regardai, épuisée et soulagée, et lui exprimai ma gratitude. J'avais hâte de retrouver ma vitalité et mon Gringalet.

An 395

Au bout quatre années, durant lesquelles je fis mon apprentissage militaire dans un groupe d'une vingtaine d'élèves, sous l'égide de l'un des plus grands maîtres d'armes d'Imaaral, je fus enfin admise dans l'armée d'Imaaral. Je n'avais pas beaucoup de force, mais j'avais appris à compenser ce manque: en laissant venir à soi la force brutale de l'adversaire au lieu de la contrer, on peut la retourner contre lui et absorber son énergie agressive. Mon agilité, que je tenais sans doutes de mon sang elfique, me permettait d'éviter les coups adverses et de porter les miens avec une grande précision: mon esprit calculait chaque mouvement avec minutie, et je ne ratais que rarement ma cible. Le Roi, que j'avais intrigué par mon entrée remarquable dans son royaume, suivait mes progrès avec beaucoup d'attention et il venait même parfois me rendre visite.

Alors que je venais à peine d'être promue au rang de fantassin, il me fit appeler à sa cour. Les premières neiges de Febrar rendaient les rues de la ville glissantes, et le froid engourdissait les membres. Même le Roi, emmitouflé sous les couches de ses habits de fourrure frissonnait sur son trône. Il m'adressa la parole avec enthousiasme:
-"Bonjour soldat! Je tenais à te féliciter pour ton entrée dans mes rangs! Tu es devenue quelqu'un, si je puis m'exprimer ainsi, et il serait peut-être temps de te trouver un nom, qu'en dis tu?"
J'étais surprise. M'avait-il appelée simplement pour me parler de cela? Qu'est ce qu'un Roi pouvait-il bien avoir à faire du prénom de l'un de ses soldats? Je lui répondis:
-"Votre attention pour ma personne m'honore mon Roi, mais je me demande en quoi cela peut-il bien vous intéresser...Je ne suis qu'un soldat insignifiant et.."
-"Tu es bien trop modeste jeune fille; Tu oublies peut-être que tu es l'enfant d'un Roi, mais pas moi. Je ne voudrais pas manquer de respect à ton égard, maintenant que tu as fait tes preuves. Aussi, c'est pourquoi je tiens à te confier une mission d'importance, pour te montrer la confiance que je place en toi. Être un simple fantassin pour une fille de ton rang est dégradant."
-"Mais je n'aspire pas au pouvoir mon Roi. Mon statut de soldat me convient tout à fait et je ne cherche pas à être autre chose.."
-"Hm, cela doit être ton sang de prostituée qui te fait dire de telles sottises. Tu es trop habituée à la soumission. Sache que je n'ai jamais eu de fille, ni d'enfant tout court, et que ma femme est morte, alors pardonne-moi si je suis un peu brut dans mes paroles, mais je dis vrai. Tu paraissais si ambitieuse lorsque je t'ai vue arriver à moi. Où est donc passée ta hargne?"
-"Je n'avais que l'ambition de l'oubli et de me faire une place dans vos rangs, mon Roi. Ma naissance ne m'a fait que trop souffrir et je n'ai aucune prétention aux privilèges qu'elle pourrait me donner."
-"Tu as tord petite. Rares sont ceux qui ont ta chance, mais soit. J'avais espéré un meilleur avenir pour une personne telle que toi, et j'aurais même aimé t'avoir pour fille, mais je ne suis pas là pour décider du destin que se choisit une Princesse. Accepte au moins que je te donne un nom: ma défunte Reine aimée de son peuple s'appelait Eowadra. Peut-être ce nom dessinera t-il ton chemin vers de plus hautes aspirations à ta place. Tu ne te sens être personne, et c'est sans doute pour cela que tu ne trouves pas ta place. Je te fais don d'un nom et d'une identité, Eowadra. Accepte-les."
J'étais bouche bée et je ne savais que dire. Son discours m'avait stupéfaite. Je m'étais attendue à tout, mais pas à cela. Mon cœur cognait dans ma poitrine et mes émotions chaviraient en tous sens. En bredouillant, je lui répondis:
-"Mon Roi, je..je ne sais que vous dire..J'accepte mon nom avec déférence. J'accomplirais votre mission et vous laisserais décider de mon sort comme bon vous semblera, mais ne me favorisez pas uniquement parce que je suis de sang royal. Je veux être jugée pour ce que je suis vraiment, et pour mes réelles capacités, non pour un quelconque héritage futile."
-"Ooh mais ne t'inquiète pas; si tu mènes à bien ce que je vais te demander, tu auras amplement mérité ton dû. Des attroupements de quelques dizaines d'Orks ont été aperçus ces derniers temps au sud d'Imaaral et ils détruisent mes villages. J'y ai déjà envoyé l'un de mes capitaines et son bataillon de cent hommes, mais je crains qu'il ne soit trop imbu de lui-même pour prendre de justes décisions. J'ai fait une erreur en lui confiant cette tâche. C'est pourquoi je veux que tu le rejoigne sur place avec un messager et que tu me rende compte par lettre de ses agissements. Si besoin est, tente de le raisonner en mon nom. Je trouve cela suspect que les Orks se soient avancés aussi loin sur notre territoire, et j'ai un mauvais pressentiment. Te sens tu capable de faire cela pour moi?"
-"Mais...mon Roi, je viens à peine de rentrer dans l'armée!"
-"Je sais je sais, je ne suis pas si sot, mais j'ai toute confiance en ton intelligence, et surtout, en ta loyauté."
-"Mais...je n'ai pourtant rien fait d'extraordinaire qui puisse expliquer de tels sentiments."
-"Fi! Ne te pose plus de questions! Je le sens en toi, un point c'est tout. Dépêche toi donc de partir; tes affaires et ton cheval t'attendent. J'y ai joint les deux sabres de ma femme qu'elle avait reçu en cadeau d'un grand Seigneur de l'est. Fais-en bon usage."
-"Bien mon Roi...Merci."
-"C'est moi qui te remercie...Eowadra."
Je le quittai, l'esprit bouleversé par ce qui venait de se passe.

Le soir même, j'enfourchai mon Gringalet et partis pour le sud d'Imaaral, accompagnée du messager qui montait un palefroi. Malgré mon apparente réticence, j'étais très fière de ma mission. Nous arrivâmes au petit matin du jour suivant au camps établi par l'armée humaine, éreintés par notre longue chevauchée. Le capitaine avait envoyé des hommes en éclaireur et comptait lancer une attaque le soir même, sans plus de préparation. Il estimait les effectifs des Orks à une quarantaine de têtes, et semblait sûr de lui et de ses chances de victoire. Forte de l'approbation du Roi, je lui en fis la remarque:
-"Mon capitaine, puis-je me permettre une réflexion?"
D'un ton sec et arrogant, il me répondit:
-"Mais vas y puisque tu n'as que cela à faire: venir traîner dans mes pattes."
-"Hum...merci mon Capitaine: A vous entendre, les Orks n'ont l'air que de petits poupons tous juste sortis du ventre de leur mère. Mais il me paraissait judicieux de vous faire remarquer que ces petits poupons font près de 3mètres de haut pour certains. Vous vous apprêtez à lancer votre armée contre eux sans aucune tactique préalable; Pensez vous vraiment que cela soit raisonnable?"
Il me regarda avec un air outré:
-"Mais que viens tu faire ici à me dicter ma conduite petite sotte?! Crois tu que j'ai besoin des conseils d'un misérable fantassin pour savoir ce que je dois faire? C'est toi qui n'es qu'un poupon immature! Ces Orks sont sans cervelle et je vais les écraser!"
-"...Oh. D'accord. Votre répartie m'impressionne mon Capitaine. Elle illustre bien votre incomparable sagacité. Mais puisque vous êtes si borné, je vous souhaite une bonne mort...euh pardon: une bonne journée."
Je m'éloignai sans un mot de plus, le regard cuisant du capitaine braqué sur mon dos. Ma propre audace m'impressionnait et j'en avais les jambes encore toutes tremblantes. Jamais je n'avais osé parler sur ce ton à quiconque; mais ce capitaine m'horripilait avec son autosuffisance. J'entrepris de rédiger mon rapport de la situation au Roi, puis je le lui envoyai par l'intermédiaire du messager. La nuit s'annonçait longue, et il faillait que je prenne du repos pour être en forme lors de la bataille-si bataille il y avait. Je partis me coucher dans une tente vide.

Lorsque je me réveillai, le soir approchait et le camp commençait à s'activer aux préparatifs des combats. Le messager n'était toujours par revenu et je m'en inquiétais. Il aurait déjà du arriver avec les ordres du Roi pour contrer la folie du Capitaine. Comment allais-je pouvoir le raisonner avec le mépris qu'il me portait? Je décidai tout de même d'aller essayer de lui parler:
-"Mon Capitaine", lui dis-je timidement, "je vois que vous n'avez pas changé d'avis. Je doute que le Roi serait réellement satisfait de vos agissements s'il était là."
-"Vraiment? Et peux tu me dire comment tu es au courant des pensées qui occupent le Roi? Il sera très fier de moi et il me couvrira de gloire. Garde tes conseils pour toi-même et ferme ton caquet, j'en ai assez de t'entendre."
-"Mais, mon Capitaine, vous allez envoyer tous vos soldats à une mort certaine avec une tactique aussi pauvre et peu préparée. Permettez moi de vous faire des suggestions.."
-"Je t'ai dis de te taire! Hors de ma vue vermine! Et prépare-toi au combat ou ta lâcheté te perdra!"
Soudain, un cri retentit. Une vague de panique traversa tout le camp, et un éclaireur déboula au galop entre les rangées de tentes en s'égosillant:
-"Mon Capitaine! Mon Capitaine! Mon, mon unité! Décimée! Les les..Les Ooorks!"
-"Oui! oui! Les Orks! Cesse donc de bafouiller et raconte moi ce qui s'est passé!"
L'éclaireur descendit de son cheval et se reprit:
-"Oui mon Capitaine! Je..on.. On patrouillait dans la forêt quand on est tombé sur leur camp mon Capitaine! Surpris, on a observé ce qu'ils faisaient, et on les a comptés! Mais leurs propres éclaireurs nous ont pris à revers mon Capitaine! J'ai pu m'enfuir, mais les autres ont tous été massacrés! Ils se préparaient à quitter leur camp et ils sont beaucoup plus nombreux que ce qu'on s'était imaginé! Ils sont au moins le double! 80 têtes!"
-"Quoi!? Tu te moques de moi idiot!? Tu ne dois pas savoir compter! Ton esprit est trop embrouillé par ta couardise! On en a compté 40! Il est impossible que l'on n'ait pas remarqué qu'ils étaient le double!"
-"Mais..Je vous dis vrai mon Capitaine!"
-"Ferme la!"
Tout le camp écoutait l'échange avec attention et semblait inquiet. Devant l'obstination du Capitaine, je tentai une entrée dans la conversation:
-"Mon Capitaine, si cet éclaireur dit avoir dénombré 80 Orks et s'il dit vrai-ce qui me semble être le cas-, il serait peut-être temps de songer à une stratégie, ou de faire reculer votre bataillon. Vous ne pouvez pas être aveugle à ce point. Ce n'est pas la gloire que vous allez trouver, mais la mort, et celle de tous vos hommes."
-"Il me semble t'avoir dis que je ne voulais plus t'entendre ni te voir..."
Le capitaine commençait sérieusement à m'échauffer. Je ne comprenais comment il pouvait être aussi stupide sinon par pur égoïsme. Je n'avais plus le choix: je devais faire quelque chose ou tous ces pauvres hommes ne verraient plus la lumière du soleil. Prenant mon courage à deux mains, je haussai le ton pour m'adresser à tout le campement:
-"Soldats! Écoutez donc votre Capitaine! Un éclaireur vient lui annoncer que le nombre d'Orks a doublé et il ne daigne pas même prendre en compte ses paroles! Il va vous emmener droit à la mort et jamais plus vous ne retrouverez vos femmes et vos enfants! Ce n'est que pur suicide de se jeter dans les bras de l'ennemi! Écoutez votre cœur et il vous dira ce qui est bon pour vous! Nous devons réfléchir à une stratégie pour le combat à venir! Votre Capitaine est totalement incompétent! Suivez-moi et je vous donnerez une chance de survivre à cette nuit!"
Un hurlement d'approbation ponctué de quelques grognements accueillit mon discours:
-"Nous vous suivrons Ma Dame! Nous ne voulons pas courir vers la mort avec ce Capitaine!"
Ce dernier s'écria:
-"Lâches! Vous n'êtes que des lâches! Je vais le dire au Roi et vous serez tous exclus de l'armée!"
Mais personne ne l'écouta, hormis quelques imbéciles. J'étais soulagée. Au moins ces soldats avaient-il un instinct de survie.

Je me retirai dans une tente en compagnie des lieutenants afin d'élaborer notre tactique pour l'attaque que nous allions mener. Le Capitaine, furieux, fit irruption dans la tente pour me dire qu'il partait de ce pas affronter l'armée des Orks avec la douzaine de soldats qu'il avait réunit. Je n'en crus pas mes oreilles:
-"Mais ma parole! Ce n'est pas stupide que vous êtes! C'est complètement fou à lier! Croyez vous un seul instant que 13 petits hommes vont faire le poids face à 80 Orks, ou même 40!?"
-"Je ne veux pas passer pour un lâche! Je réussirai à les vaincre et je serais promu Commandeur! On a déjà vu des petits groupes triompher de plus grands! Je ne me cache pas derrière de ridicules stratégies moi!"
-"Oui, certes! Mais je pense que ces petits groupes avaient un tant soit peu réfléchit à une quelconque ridicule stratégie comme vous dites! Je ne sais pas comment vous avez fait pour atteindre ce poste de Capitaine, mais soit! Allez-y: ce n'est pas moi que regretterai votre perte!"
D'un air pincé, il quitta la tente et partit avec ses hommes pour affronter les Orks. J'étais frustrée: il venait de me faire perdre 12 soldats, alors que nous étions déjà en sous-effectif. Il ne me restait plus que 88 hommes pour environ 80 Orks. C'était trop peu, mais je fis avec:
-"Nous devons entourer le gros de l'armée des Orks et les assaillir par tous les côtés. Je compte envoyer les 26 cavaliers dont nous disposons prendre les Orks à revers. Nous les enfermerons ainsi dans nos filets et ils devront se défendre en plusieurs endroits: 13 cavaliers les prendront par le flanc gauche, et les 13 autres par le droit. En première ligne, nous positionnerons nos 10 lanciers pour empaler leurs chevaucheurs. Derrière eux, les 34 épéistes prendront la relève contre leurs guerriers et le reste des chevaucheurs en s'étalant sur les côtés pour mieux les encercler et répartir nos forces sur tous les fronts. Nous devons les étouffer. A l'arrière, sur les hauteurs de la colline où nous sommes, les 18 archers enverront leurs salves des flèches contre le maximum d'ennemi puis, lorsque la mêlée aura bien commencé, ils devront prendre leurs épées et rejoindre les autres soldats. Les lanciers qui auront survécu à la première vague devront d'écarter du combat et embrocher les Orks par l'extérieur. Je me placerai dans les rangs des épéistes et combattrai à leurs côtés. Une objection?"
-"Non Ma Dame. C'est le mieux que nous puissions faire."
-"Au combat donc. Regroupez vos troupes et mettez les en formation. La nuit tombe et nous ne pouvons plus reculer: d'après l'éclaireur, les Orks commençaient déjà à lever le camp, ils ne devraient donc pas tarder."
-"Bien, Ma Dame."
Les lieutenants exécutèrent mes ordres: Nous étions prêts et nous attendions de pied ferme l'armée des Orks. J'avais préféré écarter Le Gringalet du combat car je ne voulais pas qu'il lui arrive malheur. J'étais donc à terre, entourée des hommes du Roi, le sabre long dont ce dernier m'avait fait cadeau dans ma main droite, et le court dans la gauche. Le son d'un cor se fit entendre dans le silence glacial de Febrar. La marche des Orks faisait trembler la terre et les cœurs des soldats. La bataille s'annonçait âpre, peut-être allai-je rejoindre ma mère ce soir: toutes deux tuées par des Orks. L'armée ennemie apparut à nos yeux, puis s'arrêta. Soudain, un Berseker, qui semblait être leur chef, lança avec une force impressionnante un objet dans notre direction. Je plissai les yeux: c'était la tête du Capitaine. Un frisson parcourut nos rangs, mais je les encourageai pour remonter leur moral: "notre volonté vaincrait leur agressivité brute et nous les renverrions de là où ils étaient venus."

Les Orks poussèrent un rugissement bestial et reprirent leur avancée dans notre direction. Le combat allait commencer: je lançai le signal convenu aux Lieutenants pour appliquer notre stratégie; la cavalerie se déploya, les flèches fusèrent et les Orks chargèrent nos rangs: ils avaient beaucoup de force sauvage, mais aucune finesse, à mon grand soulagement. Les Hommes se mêlèrent aux Orks, et tout ne devint que chaos, douleur, cri, sang et mort. Mais je ne vais décrire avec plus de précision le combat, car je n'en garde pas un souvenir distinct. Mon esprit était obscurcit par ma rage meurtrière et beaucoup d'hommes tombaient en agonisant dans le sang. Beaucoup d'Orks aussi. Finalement, alors que les premiers rayons du soleil faisaient leur apparition à l'horizon, j'enfonçai mon sabre court dans le corps écumant d'un Orks et repris conscience de tout ce qui m'entourait: tout n'était que désolation, et de rares combattants finissaient d'achever leurs victimes. Il n'y avait que peu de survivants, mais heureusement, je n'en voyais aucun qui paraissait être un Ork. Nous avions triomphé de la menace. Les hommes, groggy, se lançaient des regard ahuris devant leur improbable victoire, et une vingtaine de voix hurlèrent de joie en chantant les louanges du Dieu Ectra.

Nous enterrèrent nos morts, et nous rentrâmes à Imaaral, heureux d'être en vie, mais sombres à la pensée de tous ceux qui n'avaient pas survécu . Sur le chemin du retour, nous croisâmes le messager qui revenait nous apporter la réponse du Roi au sujet du Capitaine, mais cela n'avait plus aucune utilité: il était mort et tout était fini. A notre arrivée, la foule en liesse nous accueillit dans la ville: la nouvelle de la victoire nous avait apparemment précédé. Les gens du peuple me remerciaient d'avoir sauver leurs familles et parents qui se trouvaient dans les régions attaquées. On me fit amener dans la salle principale du palais afin que je sois reçue par le Roi et ses conseillers. Il voulait me féliciter en personne. Il m'accueillit les bras grands ouverts et s'exclama:
-"Ma chère Eowadra! Comme je suis heureux de te revoir! On m'a rapporté beaucoup de bien à ton sujet! A ce qu'il paraît, tu aurais sauvé une partie de mon armée d'une mort certaine! Certes, les survivants sont au compte goutte, mais qui aurait pu croire qu'il puisse y en avoir face à un nombre aussi important d'Orks? Et puis, la menace est partie, n'est ce pas le plus important?! Je dois une nouvelle fois avouer que tu m'impressionnes! Je ne t'en demandais pas tant, mais tu as fait preuve d'un grand courage et d'un grand instinct tactique! A ton retour, je comptais te nommer sous-lieutenant, mais je crois que tu mérites bien plus: Je suis totalement subjugué par la finesse de ta pensée et par ton esprit d'initiative. On m'a dit que le Capitaine Bernik est mort: que dirais-tu de pendre sa place? Il me semble que c'est une récompense autrement plus appropriée que le simple poste de sous-lieutenant, non? Je t'aurais même promue Commandeur de mes armées si la place n'avait pas déjà été prise. Mais c'est hélas le cas: peut-être un jour viendra où elle se libèrera! ...Alors, que penses tu de ma proposition? Si tu crois que je te donne ce poste juste parce que tu es fille de Roi, détrompe-toi. Je ne suis pas idiot au point de confier la survie de mon royaume aux mains d'idiots."
L'image du défunt Capitaine s'imposa à mon esprit et je lui rétorquai:
-"Dans ce cas là, que faisait un homme comme Bernik à la tête d'un bataillon de 100 soldats? Je dois dire que cela me laisse perplexe. Peut-être allez vous la même erreur qu'avec lui en me désignant Capitaine."
Le Roi se racla la gorge:
-"Hum..Certes. Tu as raison sur le fait que Bernik était une erreur. Je puis seulement te répondre que nous faisons tous des erreurs, et que même un Roi n'est pas à l'abri d'en faire. Mais je te l'ai déjà dit et je te le redis: j'ai confiance en toi..."
Son regard était perçant, et il se pencha vers moi pour que ses paroles ne soient entendues que de moi seule:
-"Tu me rappelles ma défunte épouse. Elle aussi n'avait aucune confiance en ses capacités, et elle est devenue une grande Reine. Comme le dit un grand écrivain de génie: "Si quelques fanfarons bouffis d'orgueil croient trop tôt à l'avenir, ils ne sont gens d'esprit que pour les sots". Le talent se mesure à cette timidité première que les gens promis à la gloire savent perdre dans l'exercice de leurs fonctions. Je me fais très vieux, et je n'ai aucun héritier. Je sais que nous ne sommes que des inconnus l'un pour l'autre, mais j'aimerais apprendre à te connaître. Tu es comme une fille que je n'ai pas eu la chance d'avoir."
Je fis un geste de recul pour mieux le regarder dans les yeux:
-"Mon..mon Roi...Vous..Je ne sais ce que j'ai fais pour mériter un tel sentiment. C'est trop d'honneur.."
Il marmonna quelque chose dans sa barbe, puis repris la parole plus haut:
-"Bien! Je t'ai fait une proposition! Dis moi, acceptes tu ton poste de Capitaine?"
Mes sentiments étaient mélangés: Je voulais ce poste plus que tout car j'avais aimé me sentir utile, sauver les autres, les aider, les encourager. Mais en étais-je vraiment capable? Le Roi s'impatientait et je me décidai:
-"...Oui mon Roi. Tel est votre désir, et tel est le mien. J'accepte et j'espère en être digne."
-"Bien sûr que tu l'es!" A deux valets qui gardaient l'entrée de la salle: "Ouvrez les portes et faites entrer le Commandeur! Nous avons un nouveau Capitaine à faire armer!"
Le chef de l'armée du Roi fit son apparition, accompagné des prêtres d'Ectra et de tous les Capitaines de la garde. Ils se mirent en procession et l'Archi-mage se plaça sur l'autel richement incrusté de pierres précieuses, en face de l'assemblée. Le commandeur, sûr de lui, s'avança vers moi pour me vêtir d'une tunique blanche, insigne de pureté, ainsi que d'une robe rouge, symbole que j'étais tenue de répandre mon sang pour mon devoir et mon Roi. Je dus prononcer mon serment d'allégeance devant toute la cour réunie, après quoi le Roi me donna l'accolade, c'est-à-dire qu'il me donna trois coups du plat de son épée sur mon épaule. Pour clore la cérémonie, le Roi et moi échangeâmes le Baiser de confiance.

C'est ainsi qu'à 22ans je fus nommée Capitaine de l'armée du Roi d'Imaaral. Je m'illustrai à nouveau dans d'autres missions mineures, mais je ne vais pas les décrire, car elles sont sans grande importance. Le peuple m'admirait, car je venais souvent avec mes hommes pour les aider à se débarrasser de quelques brigands qui terrorisaient leurs villages. J'eus même une fois affaire à un autre rassemblement d'Orks, mais ils n'étaient qu'en petit nombre cette fois-ci. J'aimais rendre service et être en contact avec les "petites gens" comme on les appelle: Je me sentais plus proche d'eux que des Seigneurs pompeux. Après tout, j'étais née parmi les ruelles sales des bas-quartiers et j'y avais connu la faim, les railleries et le froid...
Au début, certains hommes n'acceptèrent pas le fait d'être dirigés et commandés par une femme qu'ils jugeaient être une "race inférieure", mais je les remis bien vite à leur place. J'étais d'accord que l'on exprime son opinion dans mes rangs, mais pas que l'on profère des propos racistes, misogynes ou autre. Pour moi, le respect était l'un de mes principes les plus importants, et c'est d'ailleurs toujours le cas.
Quant à lui, le Roi, qui semblait m'apprécier grandement, me faisait souvent demander à lui lors de son temps libre durant lequel il aimait parler avec moi; et la réciproque était vraie. En apprenant à le connaître, je me rendis compte combien son cœur était bon et juste. Il se souciait en permanence du bien-être de ses sujets et de son peuple. Il me disait souvent: "Un bon Roi est au service de son peuple. C'est ce qui différencie le bon Roi du tyran qui, lui, ne fait qu'exiger de son peuple. Mais il faut aussi savoir être ferme car il ne faut pas laisser tout faire. Ne l'oubli jamais." Plusieurs années passèrent ainsi. J'étais avec mes hommes, mais aussi, souvent, auprès du Roi; il me demandait même parfois des conseils à propos d'affaires dont il n'arrivait pas à se démêler, comme pour me tester. Il m'avait dit qu'il aurait aimé que je sois sa fille, mais cela ne pouvait être car les lois ne le permettaient pas; mais il me désigna tout de même comme sa Pupille: Il nous manquait à tous les deux un être cher et l'on comblait ce manque ensemble: Lui était le père que je n'avais pas eu, et moi sa fille.

An 398, fin de Febrar

J'avais 25 ans lorsque le Roi d'Imaaral, mon père de substitution, rendit l'âme. Tout le royaume pleura sa mort, et moi plus encore, car je venais de perdre la deuxième personne qui comptait le plus pour moi. Avant lui, je n'étais qu'une misérable enfant dont le destin semblait être de traîner dans les rues, mais Alathur Dan Hassan-car tel était son nom- était allé outre mon passé et mon sang. Il m'avait donné un nom, une identité, un rang, une importance, et il m'avait même protégée de mon véritable père.
Alors qu'il était sur son lit de mort et que les prêtres d'Ectra bénissaient son esprit, il dit aux personnes qui l'entouraient, et dont je faisais partie, qu'il désirait que son royaume ne soit remis qu'entre mes mains, et celles de personne d'autre. A la mention de mon prénom, je protestai que jamais je n'en serais digne ni capable, mais il effaça mes paroles d'un geste faible de la main: Selon ses dires, j'étais le seul être qu'il eu connu qui avait la bonté, la sagesse et la fermeté d'un bon souverain. Je lui rétorquai encore que j'étais bien trop jeune pour avoir de telles responsabilités et que, de plus, je n'étais qu'une "femme d'arme", mais il balaya à nouveau mes dénégations: Lors de nos longs échanges, il avait senti en moi le germe d'une grande Reine et il avait foi en l'avenir que j'offrirais à son peuple. Je devais juste prendre confiance en moi pour laisser éclore mon âme. Je baissai la tête en signe de déférence pour sa décision au milieu de quelques grognements de réprobations, puis il ferma les yeux et partit rejoindre ses ancêtres aux cieux. La cérémonie funéraire fut somptueuse.

An 398, début de Gular

On observa un mois de deuil, après lequel on m'intronisa "Reine d'Imaaral". Le peuple, dans sa profonde tristesse, accueillit la nouvelle avec joie: j'étais le symbole de l'espoir, une enfant partie de rien et qui était arrivée au plus au sommet de la hiérarchie humaine. Mais d'autres n'apprécièrent pas de voir leurs espoirs de gouverner s'envoler à cause de la stupide affection que le Roi avait pour moi éprouvée. Et s'il y a bien une personne par dessus les autres qui devint verte de rage quand elle appris que j'étais devenue la Reine du plus grand royaume humain, ce fut Aldrian de Caraden...Il n'avait cessé d'attendre la mort d'Alathur pour pouvoir enfin m'atteindre, mais tous les plans de vengeances qu'il avait minutieusement préparés s'effondrèrent. Le pauvre en faillit mourir de folie. Mais il survécut et sa haine contre moi était telle qu'il osa me déclarer la guerre. Je venais à peine d'entrer en fonction que déjà des conflits s'annonçaient. Cela me désolait, mais d'un autre côté, j'étais bien contente: j'allais pouvoir lui faire sa fête sans que mon esprit n'en soit troublé car c'était lui qui m'avait cherché querelle. Je n'avais que la volonté saine de mener mon royaume à la paix, mais ce père stupide était une épine dans mon pied dont il faillait se débarrasser au plus vite. La rancœur que j'avais enfouie au plus profond de moi refis surface et mon cerveau m'offrit toutes les réminiscences dont j'avais besoin pour alimenter ma fureur contre cet être méprisable. Lorsqu'il lança son armée contre les remparts de ma ville, ses soldats égratignèrent à peine la pierre de mes murs avec leurs petites piques, mais eux, cependant, reçurent en retour quelques liquides peu fréquentables qui leur donna une dernière impression de chaleur avant qu'ils ne rejoignent Ectra. L'armée d'Aldrian paraissait ridicule et ne faisait pas même le tour des murailles; ce combat grandiose s'en retrouva de ce fait raccourcit, car tous les soldats ou presque fondirent malencontreusement en un masse indistincte et formèrent des flaques rougeâtres cramoisies au pied de ma belle ville. Il allait falloir nettoyer tout ça... Le Roi Aldrian fut fait prisonnier et amené devant moi afin de... de lui dire bonjour et de lui souhaiter la bienvenue bien sur! J'avais les dents serrées pour contenir ma rage et pour ne pas paraître démesurément radicale en lui plantant ma dague dans le cœur sans même lui laisser le temps de parler. Non, il ne fallait tout de même pas que l'on me prenne pour une sauvage sans pitié et sans compassion. C'est pourquoi, dans ma plus grande bonté, je lui permis d'ouvrir la bouche afin qu'il exprime ses dernières volontés:
-"Aaah! Ma chère fille! Viens donc embrasser ton cher pè..glurps!"
Sa phrase resta à jamais en suspend, pendue sur le bout de sa langue qui commençait déjà à virer mauve. Il n'avait tout de même pas cru que j'allais laisser faire ça! M'appeler "sa fille"! Mais que lui était-il donc passé par la tête...Un instinct de survie peut-être? Tant pis..il était trop tard. Son esprit reposait désormais dans les mânes de l'enfer, et j'en étais heureuse pour lui.

Ans 398-401


Le royaume de Caraden fut annexé à celui d'Imaaral, et ses richesses, réduites du côté militaire, vinrent gonfler celles déjà importantes de ma ville. Ce conflit fut le seul notable de mes trois présentes années de règne. Il y eu bien évidemment d'autres incidents, mais ils furent vite réglés. Par exemple, un jour, alors que la ville était en effervescence avec l'arrivée des marchands qui dressaient le marché, une cabale de pénitents fit son entrer dans Imaaral. Ils prétendaient que la fin du monde était proche et qu'il fallait se punir pour tous nos péchés commis afin que notre âme soit purifiée avant son entrée dans l'au delà. Dans la rue, les gens regardaient cela avec un air inquiet: "Mais d'où sortaient ces fous annonciateurs de malheurs?". J'aurais pu exterminer les cabalistes rien que parce qu'ils avaient dérangé l'ordre public, mais je n'en fit rien. Je n'avais pas fait preuve de clémence envers mon père car il ne la méritait pas, mais je n'étais pas pour autant une tyran. Je voulais que mon peuple se sente libre. Je partis donc à la rencontre des fauteurs de troubles pour leur demander humblement d'exprimer leur opinion d'une autre façon que celle là. Les enfants pouvaient en effet être choqués de voir des adultes se fouetter jusqu'au sang en criant d'un air dément: Cela pouvait marquer une personne à vie et l'amener à s'adonner à des pratiques douteuse pour la santé mentale.. Ils s'en allèrent sans poser plus de questions en promettant de sortir un nouveau journal sur la purification de l'âme; journal pour lequel je leur souhaitai "bonne chance" car ils en auraient bien besoin.

Une autre fois, ce fut un riche seigneur prétentieux qui vint me demander ma main. Il est vrai que je n'avais pas songé à prendre un mari, mais son assurance à croire que j'allais lui dire oui me fit gentiment décliner sa charmante proposition. Il insista en me promettant mille joyaux, et cette fois-ci, je le renvoyai avec un coup de pied au derrière: mon cœur n'était pas à vendre. Il fut outré de mon refus et me menaça d'accepter sa requête, sous peine qu'il allait terroriser toutes les vierges de la ville. Je lui répondis avec un joli sourire qu'il pouvait toujours essayer, mais qu'il risquait fortement de perdre ses attributs masculins. Et il essaya quand même: le vil coquin se retrouva un matin privé de toute fierté, et les jeunes filles qu'il avait violentées me remercièrent de tout cœur d'avoir sauvé leur honneur. Il n'était pas question que l'on attente à la dignité des femmes.

Mais ce ne sont là que diverses affaires banales de la vie quotidienne d'un royaume. Parfois toutes ces responsabilités et cette paperasserie m'ennuient. Quand c'est le cas, je m'enfuie au cœur de la nuit pour voler dans sa robe sombre quelques instants de liberté. Je me perds dans la contemplation de la Lune, astre magnifique entouré de ses milles compagnes, qui plonge doucement dans les intumescences de l'horizon. Sereine dans les ténèbres, je dégaine mes sabres, et l'éclat de la Lune se reflétant sur mes lames créé autour de moi une robe de lumière dans ma danse mortelle.

An 401


Trois années se sont écoulées depuis qu'Eowadra est montée sur le trône d'Imaaral : Le royaume est dans un confort paisible agrémenté de quelques péripéties, et la vie suit son cour. Mais une sombre menace se profile au lointain...Il paraîtrait que les Orks se réunissent à nouveau...




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Quelle note lui donneriez-vous ? Je ne te donne pas de note parce qu'une note n'exprime pas tout. Mais je te dis simplement que ton forum m'a l'air excellent Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_smile . L'univers est bien, l'accueil aussi...
Une suggestion ? Je n'en ai pas en tête dans l'immédiat. Je t'en ferai part si jamais il m'en vient à l'espritEowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_wink


Dernière édition par Eowadra le Mar 26 Jan - 23:59, édité 107 fois
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MessageSujet: Re: Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]   Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_minitimeMar 19 Jan - 21:45

Bonjour Eowadra!

Bonne continuation pour ta fiche.

Si tu as des questions, n'hésite surtout pas à envoyer des MP au MJ mâle ou à moi-même! ^^
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MessageSujet: Re: Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]   Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_minitimeMar 19 Jan - 22:23

Oui Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_smile , merci beaucoup
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MessageSujet: Re: Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]   Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_minitimeVen 22 Jan - 5:31

waw! ton écriture est remarquablement excellente! tu as une imaginaton extraordinaire et tout ton récit est prenant et poignant! vivement que tu finisse ta biographie et que nos routes se croisent que je te prouve que tout les Orks ne sont pas des décervellés brutaux...
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MessageSujet: Re: Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]   Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_minitimeVen 22 Jan - 11:30

Les postes sur les manuscrits sont interdit Lork-Ahm, donc évites à l'avenir Wink
(Et ne réponds pas à mon message merci)
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MessageSujet: Re: Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]   Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_minitimeMer 27 Jan - 0:04

Attention... (roulement de tambours... Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_bounce )
J'ai fini ma biographie !!! Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_cheers Et oui, enfin ^^.

On passe quand chez l'éditeur Kevin ? Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_wink On se fait un partage des gains 20%/80% ? (les 80 pour moi bien sur ^^)

PS: Je m'excuse pour les morts éventuelles que j'aurais causées...
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MessageSujet: Re: Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral]   Eowadra [Epéiste . Reine d'Imaaral] Icon_minitimeMer 27 Jan - 1:17

Biographie parfaite, que puis-je redire ?

Tu obtiens un niveau de 16/20 en raison de ta biographie juste énorme !
Ton salaire de souverain sera de 200Po/an

Tu gouverne Imaaral, capitale Humaine, une province de niveau 6/6.

Tu peux consulter ton profil Ici

Enfin, tu es modérateur et donc dirigeant de la section Imaaral.
Ici

Les données de seigneurs seront compléter dans les minutes qui viennent.

Bon jeu à toi !
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